vendredi 22 juin 2007

un dernier...

Et oui, ça nous aura pris quelque temps avant de vous écrire un dernier blog, même qu'il n'était pas prévu!!! Mais bloggeuses un jour, bloggeuses toujours!

Vous avez peut-être lu déjà un peu sur nos derniers jours au Burkina et nos vacances au Ghana, mais bon, quelques photos s'ajouterons à nos écrits...parce qu'à Paris la connexion est TOP!

Alors voilà, après 2 mois de stage intensif à vivre des joies et des peines, nous avons quittons nos élèves, avec on doit l'avouer, des larmes aux yeux! Comment résister lorsqu'ils sont tout autour de toi, à dire "Non madame, non" et que certains pleurent? Et bien même si des fois on aurait voulu les laisser tomber, cet après-midi là, on l'aurait voulu éternel...tenir leur petite main pour toujours...


Nous avons donc accompli notre troisième année de bacc... le coeur gros, la gorge serrée, mais fières et souriantes!



Pour se reposer et prendre du recul sur cette expérience, le Ghana et sa côte atlantique nous ont accueillies. Tout un choc, un deuxième, en voyant les différences entre ces 2 pays de l'Afrique de l'ouest. Bien que le soleil fut la plupart du temps au rendez-vous, la chaleur humaine manquait... Toutefois, les paysages anglais (suite à la colonisation) nous ont impressionnées, les châteaux d'esclaves choquées et les pêcheurs fascinées!





Après 10 jours dans cette nouvelle Afrique, nous avions hâte de retrouver notre Burkina celui qui pour nous ressemblait peut-être à l'Afrique entière, mais qui finalement semble être unique!


5 jours plus tard, nous devions quitter Ouaga,



Notre marché



Nos voisins



Les particularités du Burkina...






Notre famille et nos amis.







Au début on croyait que tout cela allait bien se passer, mais à force de faire des trucs pour la dernière fois, (traverser le goudron, acheter notre pain à la boulangerie du coin, dire bonsoir aux vendeurs de sachets d'eau, franchir la porte de notre cours, etc.) nous commencions à prendre conscience que nous allions laisser le petit monde que nous avons côtoyé pendant 3 mois et demi. C'est donc une autre fois avec des larmes que nous avons dit aurevoir...


Aurevoir à Ouaga et à l'Afrique, qui nous en auront fait voir de toutes les couleurs, mais qui auront laisser en nous des images inoubliables, des rythmes de djembe, de douces mélodies, et même un peu de magie...




Maintenant à Paris, on réalise que ces 3 mois se sont déroulés trop rapidement, laissant déjà trop loin derrière ces souvenirs...


C'est maintenant à nous de se dire à tantôt, Anne-Marie partie retrouver ses amis et parents à down town St-Eustache, et Sarah et Caro chacune de leur côté, à tourner en Europe. On vous ne le cache pas, les larmes ont également coulé!


Alors, merci d'avoir suivi nos aventures et à la revoyure!!!



Une blonde, une brune et une presque pu rousse...




dimanche 20 mai 2007

Verdoyante Bobo!

Du 7 au 10 mai…

Jour 1: Départ

Tout excitées de notre départ vers Bobo, la ville verte, nous prenons le car pour un petit 5 heures de route… A mi-chemin, escale « fraîcheur » à Boromo qui s’avère un peu plus longue que prévue, les 5 minutes deviennent 60 minutes.
Cause : bris mécanique… Trouver la pièce, dormir un peu sous le car pour notre mécano et placer la pièce. Travail laborieux pour ces chers Burkinabés ! Allez hop ! Dans le car remis à neuf, sur une route de plus en plus caillouteuse. Et oui ! La pièce tombe… Une fois STOP ! Deux fois RESTOP ! Jamais deux sans trois RERERESTOP ! Cela nous permet quand même d’admirer les paysages et tous les gens qui sortent « pisser » à côté du bus. Arrivées à Bobo quelques 9 heures plus tard, la super famille d’Isa (la déesse du couper-décaler) nous accueille. Ah ! Bobo ville verte, douche au seau et pipi dans le trou avec les cafards…

Jour 2: Escapade aux environs de Banfora

Banfora nous attend. Au rendez-vous: les pics de Sindou, les hippopos et les cascades. Mais le temps nous manquera. A cause de quoi déjà ? Ah ! Oui, pas une, mais deux crevaisons !! Normal : la route est faite pour un 4x4 ou un 4 roues, mais pas pour une minable bagnole vieille de 20 ans. On part 6 assis plus le chauffeur vers les pics de Sindou. La route a valu le coup. Les pics sont impressionnants ! Ca nous fait du bien, on respire, on s’énerve un peu, beaucoup de photos, pique-nique et hop ! On continue ! On saute par-dessus les hippos et on va aux cascades question de se rafraîchir. On traverse une « route » au milieu de champs où les femmes labourent en plein soleil. Les africains sont travaillants ! Encore des beautés naturelles, forêts, pierres, chutes et baignades. Agréable après-midi…


Retour à Banfora petite bière pour terminer la journée !

Jour 3:Down Town Bobo

Taxi jusqu’à la mosquée ! On marche tout tranquillement quand tout à coup, sans trop savoir ce qui se passe, Sarah tombe, Anne-Marie aussi suivie de Caro, effet domino ! Mais c’est une mobylette qui nous a rentré dedans ! Sarah a eu le guidon dans le dos. Finalement, petits bobos chacune à l’orteil droit. On part la mode des pansements blancs, nous avons de la chance dans cette malchance. Au moins notre journée n’est pas gâchée ! On visite la grande mosquée et la vieille ville. Petites ruelles, dames aux milles couleurs, vivement l’Afrique au quotidien ! Marché de Bobo hallucinant, tissus, calebasses peintes, bouffe, masques, etc. Tout, tout, tout, même des bonbons au coco et des mangues séchées…

La nuit tombée, chacune sur notre mobylette (derrière les chauffeurs!), en route vers les maquis dansants de Bobo avec les amis d’Isa ! On coupe et décale sous les chansons plus originales les unes que les autres… Caro réalise qu’elle adore le reggae, oui, oui, elle adore le reggae, elle nous l’avoue les yeux brillants et l’écume aux lèvres.

Jour 4 : Retour vers Ouaga

On manque le bus.. Bien sûr, les malheurs continuent… On retourne au grand marché de Bobo pour tuer le temps… L’abus de mangues séchées permet à Sarah de visiter toutes les toilettes du quartier plus remplies les unes que les autres de ses amis les vers blancs. Finalement, le bus arrive… grosse ride jusqu’à Ouaga avec un chauffeur fou. Arrivé chez nous, Ouaga nous sourit avec un 42 degrés affiché, le soleil est presque couché, il est 17h…


Bobo nous a rafraîchies de l’école, juste avant le burn-out commun de trois jeunes enseignantes. Congé bien mérité !!! A l’attaque de notre dernière semaine complète d’enseignement…


Sarah, Anne-Ma et Caro!

dimanche 6 mai 2007

Les hauts et les BAS de l'école africaine...


Depuis maintenant un mois, les 90% de notre vie ouagalaise sont consacrés au merveilleux monde éducatif africain.




Donc, dans la chaleur écrasante du mois d'avril et maintenant dans celle du mois de mai, nous nous rendons du lundi au mercredi puis les vendredi et samedi au complexe scolaire Bangré pour 7h30, dans le but (naïf) d'en faire connaître plus aux écoliers...


Jusqu'à midi (petite pause vers 10h00)* nous enchaînons leçon par dessus leçon... Grammaire, orthographe, élocution, géométrie, etc. Aller les enfants, gobez! Ah! Vous avez des questions, vous ne comprenez pas? Dommage, on n'a pas l'temps. Next, on passe à autre chose.



*La récré... 10h00 à 10h30! Yahoo! Eh non, souvent les élèves doivent recopier les résumés des leçons parce qu'il est impossible d'enseigner une nouvelle notion en 30 minutes... (Le retour, l'exposé, la compréhension, l'application et le recopiage...)


Pause lunch bien méritée de 12h00 à 15h00 (la chaleur est trop intense pour être actif et pour réfléchir...)

15h00 à 17h00, d'autres leçons... 30 minutes de géographie, 30 autres d'histoire, un peu de chant si on a le temps!


Le stage burkinabé nous procure beaucoup d'émotions et surtout de la frustration.
Frustration parce qu'il n'y a pas de matériel et que les élèves perdent un temps fou à s'échanger les bics;
frustration parce que les élèves parlent toujours;

frustration parce qu'ils n'écoutent pas;

frustration parce qu'ils ne comprennent pas;

frustration parce qu'ils n'ont pas de logique;

frustration parce que l'horaire est ridiculement fait;

frustration parce la planif sans guide ou cahier est loooooooooonnnnnngue et dure à construire;

frustration parce que les élèves osent nous dire qu'ils préfèrent les leçons à la fête....ben oui!

C'est faux comme nos maîtres associés disent si bien!




Nous avons l'impression de faire face à des ordinateurs mal programmés (merci Sam!). On remplit les élèves d'infos nouvelles qu'ils traitent très mal! Résultat, tout est à recommencer.

Nous qui croyons être là avec nos plus beaux sourires et notre goût d'apprendre... Disons que l'air bête nous rattrape assez vite! Quand tu as l'impression de parler à un mur ou en chinois la moitié de la journée... On vous le dit... C'est très choquant!



Quand le 2/4 dorment, le 1/4 comprend que dalle à ce qui se raconte en avant, il n'en reste pas beaucoup qui emmagasinent et qui appliquent...
Un gros paquet d'inconscience... L'inconscience que ce n'est pas normal de se faire frapper... L'inconscience de ce qu'il y a à l'extérieur des murs du "programme"... Qu'est-ce que c'est l'espace? Qu'est-ce que c'est l'imagination? Qu'est-ce que c'est un artisan? Inconscience du pourquoi même ils sont à l'école, pourquoi ils apprennent ceci ou cela... Le POURQUOI de toute façon ce n'est pas une question qu'ils connaissent parce qu'ils ne posent pas de question... Question de rester dans l'inconscience, l'incompréhension... L'envie de tout laisser tomber, de brasser les élèves et de crier: "Réveillez-vous merde!!!"

Nous qui croyions qu'enseigner en Afrique était valorisant, avec tous ces enfants les yeux écarquillés qui vous regardent avec le goût d'apprendre... NON et non... Dommage pour nous, dommage pour eux...

Malgré tout versus l'incompréhension de beaucoup de choses, nous comprenons le peu de moyens, de matériel, de services, le trop grand nombre d'élèves dans les classes, le programme mal fait, le trop peu de ressources, nous comprenons l'impossible de faire plus, de faire mieux... Il faudrait tellement d'argent et de temps, beaucoup trop de temps...


Un petit sourire par ici, un grand rire par là, un bonjour, un regard pour finalement terminer nos journées exténuées, mais avec le courage de se lever et de tout recommencer...

Bref, UP AND DOWN constants depuis le début de notre stage et pour encore quelques semaines... Pour en sortir grandies, vidées, mais heureuses de notre choix, pouvoir le voir, le vivre puis comprendre en partie cette AFRIQUE, ce monde à part dans un univers énorme, insaisissable... C'EST TOUT DE MEME MERVEILLEUX!!!

Les maîtresses de Bangré toujours fidèles au poste



*** Prochaine aventure: A la découverte de Bobo-Dioulasso...

dimanche 15 avril 2007

Viva Ouagadougou!!



Déjà un mois sur le sol burkinabé. Tout ce qui nous semblait particulier ici, fait maintenant partie de notre quotidien. Un quotidien auquel on s'est adapté, peut-être même un peu trop, car on en oublie les injustices de ce continent...
Et oui, depuis 4 semaines, on côtoie chèvres, chiens et poulets errants, on aperçoit bus et camions chargés de dizaines et dizaines de gens, on traverse le goudron où la circulation est folle et où les motos partagent la route avec les voitures, les cyclistes, les ânes, les piétons, les vendeurs de kleenexs, de cartes d'appel, etc.
On marchande nos mangues, notre pain et nos taxis qui ramassent 1, 2 voire 3 personnes en cours de route, on salue presque tout le monde sur notre passage d'un "Bonjour! ça va?" ou d'un "Bonsoir! ça va? et la famille? et chez vous?"...




Ouais, tout ça défile sous nos yeux et on ne s'en rend presque plus compte. Comme si c'était normal. On arrive même à ignorer les jeunes de 5 à 10 ans mendiant dans la rue pour quelques francs qui devront ensuite donner à leur maître, les bébés naissants sur une mobilette, les mobilettes chargées d'une centaine de poulets, de cochons ou de chèvres, les porteuses de tables, les vendeurs ambulants de n'importe quoi...






Toutefois, quand on s'arrête un instant pour y penser, les prises de conscience frappent fort et les frustrations prennent le dessus...

On aime tout de même notre vie ouagalaise. Il y a tout d'abord notre maison agrémentée d'un somptueux jardin (conception digne du top quétaine, remarquez le mur - Joelle, c'est une nouveauté de cette année...- ) et d'une piscine plus que satisfaisante lorsqu'elle est propre.



Il y a le salon, celui où tout le monde passe pour s'asseoir, jaser, attendre, manger, dormir, etc. Quand nous disons tout le monde, c'est tout le monde: le coiffeur, le jardinier, le couturier, le voisin, la voisine, la vendeuse de beignets, lui, l'autre, celle-la, etc.



Il y a la cuisine, toujours à son meilleur, invitante pour s'y installer et cuisiner.


Notre chambre, un endroit où on se sent bien le jour, mais où la nuit quelque chose de mystique se produit, car cet endroit se transforme, et il n'y a aucune exagération, en un véritable sauna!

Finalement, il y a la pièce secrète, celle que nous ne pouvons pas ouvrir, celle que nous n'avons pas pu visiter, la chambre de maman Sali. On y soupçonne la clime, un frigo, un garde manger et une salle de bain privée!

Puis, notre quartier animé où l'on retrouve tout ce dont nous avons besoin. Notre vendeur d'eau en sachet, notre boulangerie, notre super marché (pour les gâteries et la vache qui rit), notre Internet, nos marchandes de fruits, de beignets et de cartes d'appel. Et aussi les autres boutiques moins utiles pour nous: coiffeur, coiffeur, couturier, coiffeur, mécaniciens, couturier, vendeurs de sandales, coiffeur, mécaniciens, repasseur (au fer à charbon), etc.




Nous aimons notre vie urbaine. Une ride de taxi suffit pour partir au centre et enrichir notre culture africaine ou satisfaire nos besoins de glace..


On peut finalement chanter:

La la la la la la la

Sur la route d'Ouagadougou,
Sur la route d'Ouagadougou,
Nous étions 20/30 peut-être,
Chantant à tue tête Viva Ouagadougou



Sur la route d'Ouagadougou
Sur la route d'Ouagadougou
Nous viendrons du moins je l'espère
Africain mes frères, chanter Ouagadougou

La la la la la la la la la la
la la la la la la la la la la

*Gracieuseté Alain Barrière, allez télécharger, ça vaut la peine...

Maîtresses Sarah, Annema et Caro xx